L'attention s'est portée, depuis quelques années, sur le cas particulier des boissons sucrées et du fructose (NB de Pierre-Xavier FRANK : et là, le sportif est directement concerné par les nombreuses boissons de l'effort, particulièrement au long cours pour des épreuves supérieures ou égales à 2h30). Les études expérimentales montrent qu'une consommation importante de boissons sucrées, indépendamment du fait qu'elle n'est pas l'objet d'une régulation très fine, fait sur-manger et induit également un dépôt lipidique avec une augmentation du issu adipeux périviscéral, de la stéatose hépatique (NB de Pierre-Xavier FRANK : en gros, le sujet se fabrique son propre foie gras. Attention, ce phénomène ne s'observe pas chez le sportif régulier ou le sportif à haut niveau d'entrainement) et de l'infiltration lipidique musculaire (comparativement à de l'eau, à une boisson light ou à du lait). Malheureusement, de plus en plus d'enfants et de parents remplacent le lait par une boisson sucrée. Rappelons que la teneur en sucre simple d'un jus de fruit est strictement identique à celle d'un soda ou d'une limonade. Le cas du fructose est un peu particulier, car sa consommation modérée lorsqu'elle provient des fruits a plutôt un effet positif en diminuant la glycémie : en effet, dans ce cas, le fructose est presque entièrement capté par le foie à chaque passage hépatique, il augmente la captation hépatique du glucose et son stockage sous forme de glycogène (et donc diminue la glycémie) si les apports totaux sont inférieurs à 50g/jour.
Au-delà de 50g, et a fortiori au-delà de 100 g/jour, le fructose est lipogénique et va induire une stéatose hépatique et une hypertriglycéridémie à jeun. Il est également hyperuricémiant et génère un stress oxydatif.
Cependant, on ne peut guère atteindre un niveau de 50g de fructose par jour avec une consommation d'aliments telles que les fruits ou le miel. Seules les boissons sucrées à base de sirop de maïs hydrolysé permettent d'obtenir un apport aussi élevé de fructose. C'est pourquoi il est hautement recommandé de limiter la consommation de boissons sucrées toutes catégories confondues à moins de 150 ml par jour, équivalents à 15g de glucides, dont la moiti
é sous forme de fructose, ce qui reste très modeste (NB de Pierre-Xavier FRANK : ce point est à considérer d'une toute autre manière chez le sportif eu égard à sa dépense énergétique accrue, en particulier chez les sportifs en phase d'entraînements intenses avec fractionnés, ou de sports intenses faisant recours au sprint répété ou à l'exercice explosif. Vous retrouverez toutes les informations adaptées dans avec menus pratiques dans "Sportifs : Boostez vos performances au naturel"). Le fructose en petite quantité a des effets favorables sur la glycémie. En quantité élevée, il est lipogénique.
Alimentation glucidique et risque cardiovasculaire
Afin de limiter l'apport lipidique considéré comme athérogène, la plupart des sujets ayant un risque cardiovasculaire ou coronarien élevé réduisent leurs apports lipidiques, notamment en acides gras saturés, et augmentent leurs apports glucidiques, en glucides simples comme en amidon.
Or, un apport trop faible de lipides et trop élevé de glucides induit une lipogenèse hépatique de novo, conduisant à la synthèse d'acide palmitique endogène (dont le marqueur est l'acide palmitoléique) ; l'acide palmitique va alors s'incorporer dans des triglycérides qui seront donc particulièrement riches en acides gras saturés, et sont véhiculés par les VLDL (NB de Pierre-Xavier FRANK : les VLDL sont une typologie de protéines qui transportent des graisses). Cette hypertriglycéridémie génère une diminution des HDL (NB de Pierre-Xavier FRANK : le HDL, c'est le fameux "bon cholestérol" et le LDL le "mauvais cholestérol") et la production de LDL petites et denses oxydables, particulièrement athérogènes. C'est pourquoi de nombreuses études ont montré qu'un apport lipidique trop faible dans un contexte de risque cardiovasculaire, associé à un apport glucidique élevé, était athérogène.
Ceci est encore accentué par l'existence d'un syndrome métabolique puisque dans ce cas-là, il y a une production accrue de VLDL de type 1, particulièrement riches en triglycérides et provenant de l'afflux d'acides gras libres à parir du issu adipeux viscéral. Il n'est pas souhaitable de réduire excessivement les lipides au profit des glucides, sur le plan du risque cardiovasculaire, notamment en cas de syndrome métabolique. Dans le syndrome métabolique, dans les hyperlipidémies mixtes, au cours du diabète de type 2, chez les coronariens ayant une obésité abdominale, il est donc important de modérer les apports en glucides, notamment en glucides simples, mais également en amidon.
Ceci explique sans doute pourquoi des programmes diététiques intensifs hypolipidiques n'ont pas d'effet sur les événements cardiovasculaires, ainsi que cela a été le cas dans le programme LookAhead. De même, il a été montré que l'athérosclérose coronarienne progresse davantage chez les sujets qui réduisent excessivement leurs apports lipidiques au profit de l'apport glucidique.
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